[Voilà pour Mrs. Smith, j'espère que ça ira..? =P )




Première rencontre entre Jason et Adara.

14h36

Le réseau s’agrandissait de jour en jour. Tali envoyait un de ses hommes pour recruter, elle se renseignait elle-même sur les possibles personnes, et ne laissait à cet homme que l’obligation de réussir à convaincre cet inconnu de rejoindre un réseau de brigands. On voyait arriver de tout, et chacun avait sa spécialité et son utilité dans le groupe. Lorsque Jason avait du rejoindre le réseau, un homme s’était adressé à lui et lui en avait parlé franchement, lui donnant toutes les informations sans attendre les questions. A croire qu’il connaissait le spécimen : Jason n’aurait pas accepté autrement que face à un être motivé et qui soit assez renseigné sur lui pour s’intéresser à ses capacités et non pas à sa réputation. Ses diverses facultés pouvaient renforcer le groupe, et le jeune homme ne tarda pas à s’en rendre compte. Smithy’s avait déjà passé plusieurs mois au sein du réseau lorsque cette fille arriva.

On l’appelait La Sangsue, elle passait pour une folle pour son agressivité et sa répulsion envers les hommes. On parlait d’elle comme d’une tueuse dangereuse, qui avait fait plus d’un meurtre dans sa vie et avec une violence absolument impressionnante. Enfin, Jason ne s’arrêtait pas à ce que disaient les gens. Il l’avait déjà croisé, probablement sans qu’elle ne le remarque, ou si peu, et lui avait trouvé un charme évident. Comment la définir ? Une veuve noire, une magnifique femme qui tuerait ses victimes après les avoir séduites d’une manière ou d’une autre ? Il fallait qu’il sache. Est-ce qu’elle ferait la différence avec lui ? Il aimait se dire qu’elle serait plus inaccessible que les autres demoiselles.

C’est ainsi qu’il se renseigna sur une mission, où il aurait très bien pu agir seul. L’homme à abattre était un homme d’affaires d’une cinquantaine d’années, relativement difficile à atteindre à cause de sa garde constante. Difficile, mais pas impossible. Ayant été nettoyeur dans le passé, il savait parfaitement comment détourner une garde ou se retrouver seul face à l’homme concerné. Enfin, cette fois il avait envie de s’amuser plus que les autres. Tali lui avait confié la mission, à lui et à lui seul, il devait le faire parler d’une manière ou d’une autre sur une certaine personne qui était sensée posséder des informations importantes sur le réseau : une future victime donc. Seulement, ce n’était pas assez amusant pour lui. Il fallait qu’il connaisse les capacités de La Sangsue, et pour cela il devait la voir travailler. Il demanda donc à Tali l’aide de cette nouvelle, sous prétexte de tester ses capacités. Tali accepta après une légère hésitation, prévenant à Jason que toute responsabilité lui appartenait. La moindre erreur retomberait sur son dos. Il fallait qu’il fasse sacrément confiance à cette fille.

Il arrangea donc son plan, cette mission pour deux, puis la convoqua pour lui en parler. Elle n’était pas obligée d’accepter. Mais fallait-il qu’elle sache qu’elle avait le choix ?

Ils devraient se trouver à 13h45 dans un grand bâtiment où diverses personnes se réunissaient ou traitaient de sujets importants, au deuxième étage. La salle B-07, dans laquelle il devait l’attendre, était une grande salle de réunion, occupée pour la majeure partie par une longue table ovale en verre autour de laquelle étaient positionnées des chaises. La salle dégageait une ambiance très moderne, et était très éclaircie grâce aux grandes vitres en verre qui donnaient sur l’extérieur. De là, on avait une vue d’ensemble sur la ville.
Aucune réunion générale prévue à cette heure, il fallait croire que cette salle était entièrement consacrée à Jason et à celle qu’il attendait.

13h42.

Jason entra, avec élégance, dans la salle. Il referma la porte derrière lui. Personne ne s’y trouvait, il avait prit le soin de le vérifier, et il était habile pour ça. Son regard balaya vaguement les alentours. Pas de caméra, pas de micro, pas de technologie susceptible de les interrompre ou de les surprendre dans leur discussion. Passant une main dans ses cheveux, il remit en place une coiffure déjà suffisante mais qu’il préférait savoir parfaite. Se positionnant à l’exacte extrémité de la table, de façon à pouvoir surveiller les entrées dans la salle, il s’assit puis sortit et posa sur la surface vitrée une pochette dans laquelle se trouvaient les papiers nécessaires à l’explication de la mission.

Il avait mit un pantalon noir, et une chemise blanche. La chaleur lui permettait de remonter les manches jusqu’aux coudes et d’entrouvrir le col. Plaisant. Pas forcément la tenue parfaite pour discuter d’affaires, seulement la tenue parfaite pour lui. Assez légère, sa chemise permettait d’imaginer un torse joliment galbé et des muscles facilement apparents. Car après tout, il n’avait pas besoin d’un costume cravate pour la recevoir. Il préférait faire dans le ‘charmant mais décontracté’ : déjà qu’elle ne supportait pas les hommes, autant ne pas l’énerver dès le début pas son égocentrisme ou son narcissisme.

C’est lorsqu’il entendit des pas se rapprocher, et la poignée frémir, qu’il se leva, déposant son regard d’un bleu intense sur la porte qui s'apprêtait à s’ouvrir.

13h45.

[Apparence d’Adara à 15 ans]

Les choses n’avaient pas été aisées afin de convaincre La Sangsue d’intégrer ce trafic. Adara n’avait confiance en personne et très loin d’en avoir envers les hommes. La raison pour laquelle elle avait suivit ce type qui était venu l’aborder pour un travail? Parce qu’il était évident à son allure et sa manière d’agir qu’il était régie par une femme. C’est manière laissaient grandement voir un respect envers la gente féminine et cette raison ne pouvait t’être dut qu’au fait d’être dirigé par l’une d’elles. Elle avait également rencontré cette dirigeante en personne, chose qui était apparemment rare et privilégié dans le domaine. L’adolescente était donc considéré comme un atout considérablement intéressant et important. La prostitution juvénile. Juste le nom fait hérisser le poil de n’importe qui de moralement normal, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Plusieurs riches hommes d’affaire cherchaient à cacher par tous les moyens possibles leurs tendances pédophiles et tramaient donc dans le plus grand secret avec les pires trafiquants professionnels. Un bon moyen pour le trafic de Tali de ne pas se faire retracer après avoir réglé leurs cas…

C’est ce dont lui avait fait part l’avocate corrompue avant qu’Adara n’accepte de travailler pour elle. Âgée de 15 ans, l’adolescente était idéale pour ce poste. Évidemment, elle n’était pas la seule dans le lot, mais Tali semblait avoir une préférence pour elle, au plan professionnel de ses compétences. Jusqu’à maintenant, dit ainsi, les choses paraissent trop faciles et trop irréelles. Mais il n’en était rien. Il fallait bien évidemment qu’elle fasse ses preuves. C’était d’ailleurs ce à quoi elle s’était préparée aujourd’hui. Elle s’était levée à une heure respectable – ce qui était très rare pour la jeune fille – afin d’être suffisamment éveillé lors de sa réunion. Tali lui avait dit qu’elle allait rencontrer sa partenaire aujourd’hui et qu’elles allaient discuter ensembles le plan de la mission. Adara préférait travailler en solo d’ordinaire, mais elle savait qu’à présent elle devrait mettre le pied sur ce détail. Elle n’était pas seule dans ce trafic. Mais au moins, elle ne travaillerait pas avec un homme. C’est la raison pour laquelle elle accepta sans broncher sa toute première mission.

Le rendez-vous était prévu pour 13h45. Une heure complètement bidon! Ce n’était pas 13h30 ni 14h, ce qui aurait été logique, mais 13h45. À croire que son initiatrice n’arrivait pas à se décider sur l’heure du rendez-vous. Comme toute adolescentes qui se respecte, Adara ne fit aucunement exception à la règle quant à arriver à l’avance. Non elle n’était pas à l’avance, mais si elle souhaitait montrer qu’elle était sérieuse, elle devrait tout de même arriver à l’heure. Elle opta donc pour la solution d’arriver exactement à l’heure dite. Question de bien montrer qu’elle avait du timing. Elle était donc restée dehors, le dos appuyé contre le mur de la bâtisse à fumer sa cigarette de bon marché. Une amérindienne évidemment. Elle faisait tout de même bien attention à ne pas appuyer le bas de son dos contre la pierre de l’immeuble. Elle avait dépensé toutes les économies que Tali lui avait laissée pour se nourrir convenablement dans un tatouage. Son tout premier. Elle en était très fière! Un tribal où l’on pouvait y lire « La Sangsue ». Mais comme il était frais, il était encore sensible. Adara aimait bien la douleur, mais le tatoueur lui avait bien dit de faire attention ou alors sa peau allait s’abimer et le tatou ne serait donc plus aussi beau. C’était en fait sa seule préoccupation.

13h44. Il était maintenant temps de monter dans la salle de réunion. Une minute était suffisante pour s’y rendre. Elle balança le reste de sa clope d’une pichenette et entra dans l’édifice. Elle y croisa deux hommes sur son chemin qui sifflèrent d’admiration sur son passage. Elle leur dédia un regard glacial à faire froid dans le dos venant d’une jeune fille de son âge. Mais ils ne furent nullement impressionnés, seulement surpris. Adara se dit qu’elle devrait leur faire comprendre qu’elle ne serait jamais une fille facile d’approche. Mais le temps lui manquait et elle opta pour l’ignorance sur ce coup-ci.

Elle arriva à ladite porte qu’on lui avait indiquée et remarqua par la vitre déformée, la silhouette d’une personne assise dans le fauteuil au bout de la table. Son initiatrice était donc déjà arrivée. Bien, elle n’aurait pas à attendre et son but de lui montrer sa précision fera son effet. Elle empoigna la poigné, la tourna et entra. Juste avant d’entrée, elle avait reprise son air sérieux, mais lorsque ses yeux se posèrent sur la personne assise dans le fauteuil, son regard se glaça. Ce n’était pas une femme comme on lui avait dit, mais un homme. Elle venait de se faire avoir. La patronne savait pertinemment qu’Adara ne serait jamais allée au rendez-vous si elle avait sut qu’elle y trouverait un homme et lui avait donc mentit pour qu’elle s’y rende de son plein grés. Elle était rusée, il fallait lui reconnaître ça, elle connaissait son équipe.

Adara resta un moment planté à l’entrée, fulminant devant ce consta désarmant. Elle fini par prendre une inspiration et entrée définitivement, refermant la porte derrière elle non sans fraqua. Elle comptait bien lui faire comprendre qu’elle n’appréciait pas de découvrir qu’il était en fait un homme. On lui avant dit Mme Smith, ce devait donc être M. Elle ne put se retenir à cracher son dégoût face à la situation plus longtemps et parla d’un ton se voulant désagréable.

- Putin de merde! Tu devais être une femme…

Lorsqu’il se leva, son regard s’était dirigé vers la porte. Elle avait été poussée, et la Sangsue était apparue derrière la surface opaque. D’abord un air sérieux, digne d’une future coéquipière, puis un regard glaçant. Evidemment. Jason savait qu’elle réagirait comme ça, Tali l’avait prévenu qu’elle n’aimait pas les hommes. La fille resta là, en face de lui, à le regarder d’un air rageur. Jason l’observa donc, debout, à l’opposé d’elle par rapport à la salle, ne pouvant réprimer un léger sourire. Il leva sa main, passa une main dans ses cheveux, en profitant pour faire disparaître son sourire à peine moqueur.
Comment faisait-elle pour avoir une telle haine envers les hommes alors qu’elle était prostituée ? C’était peut-être un préjugé, mais Jason se disait qu’il devait y avoir une part de mauvaise foi : au fond il devait rester un espoir en elle. Au fond elle devait être capable d’apprécier un homme. Jason décida alors qu’il serait cet homme. Peut-être parce qu’elle changeait de toutes les autres, peut-être parce qu’elle saurait le faire attendre, s’impatienter, la désirer encore plus. Peut-être parce qu’il n’avait jamais rencontré de femme qu’il répugne à ce point. Peut-être simplement parce qu’il avait envie de la faire changer sur ce point.

Enfin, elle entra. Elle referma la porte derrière elle, ou plutôt la claqua vivement. Elle s’approcha d’un pas puis s’exprima avec violence, sans hésiter.

- Putain de merde! Tu devais être une femme…

Jason étira un léger sourire en coin. Cette fois, hors de question de dissimuler ce sourire. Ils seraient amenés à travailler ensemble, il devait être naturel et ne comptait pas faire de manière sous prétexte qu’elle était une femme. D’autant que cette femme ne l’appréciait déjà pas, ce ne serait surement pas avec elle qu’il jouerait les gentlemen.
Elle l’avait tutoyé, et il ne comptait faire en faire autant. Puisqu’elle n’était pas décidée à faire un effort, autant qu’ils entretiennent une relation purement professionnelle. Du moins, pour le moment.
Il commença donc à marcher vers elle, doucement. Pas après pas, il l’observait.

« Oh, Mademoiselle a une dent contre ces Messieurs ? »

Son sourire s’agrandit, insolent. Il avançait encore vers elle. Il avait décidé de la provoquer, de lui montrer seulement que si elle avait une puissante force de caractère, il ne serait pas le genre de type qui se laisse faire et qui se rabaisse devant quelqu’un de fort. Elle semblait insolente, provocatrice ? Dans ce cas, il n’était pas différent d’elle.
La salle était grande, ce qui lui permettait d’avancer et de savourer le regard haineux de la Sangsue, s’en nourrissant pour dégager plus d’insolence encore.
Il avançait toujours, doucement.

« Pourtant, il faudra passer au dessus de tout ça avec moi. »

Il marcha, se trouvant bientôt à environ deux mètres d’elle.

« Premièrement, parce que je ne suis pas comme tous ces mecs. »

Il haussa un sourcil, souriant à peine. Tout à fait détestable. Il était narcissique. Prétentieux. Que pouvait-on lui attribuer d’autre ?
Il s’arrêta, laissa glisser sa main sur le rebord de la table en verre, reportant son regard vers ses doigts qui s’aventuraient sur la surface vitreuse.

« En puis surtout parce qu’on a un travail à faire. Ensemble. »

Sans lever son visage, la tête toujours inclinée vers le bas, il releva seulement ses yeux perçants, d’un bleu intriguant, vers la demoiselle.
Ensemble, c’était le mot. Le travail de l’un sans le travail de l’autre était inutile. Et empiéter sur le devoir de son collègue aurait été insensé, étant donné que Tali avait donné les ordres.
Jason se redressa, leva la tête avec assurance. Il avait perdu son sourire joueur, à présent il était parfaitement impassible, et surtout : sérieux.

« Est-ce qu’on peut s’y mettre, maintenant ? »

Elle avait croisé les bras sur la poitrine, levé la tête haut d’un air parfaitement méprisant. Jason ne répondrait pas à cette provocation, il continua son petit jeu comme prévu.
Elle était absolument répugnée par ce qu’il disait, et il s’en réjouissait. Après tout, Tali l’avait prévenu et il se doutait bien que ce ne serait pas aisé. Alors autant en jouer...
Il avait volontairement appuyé sur le mot « Ensemble », s’amusant à deviner que cela l’insupporterait. Bien entendu, il ne s’arrêterait pas là.
Il lui demanda enfin s’ils pouvaient s’y mettre. Elle se rapprocha alors de façon à être assez proche de lui pour qu’il puisse la toucher, mais il n’en ferait rien. Il garda son sérieux à la limite du froid et l’observa le provoquer à son tour. Elle s’installa, mit les pieds sur la table. Puis, elle insista sur le fait qu’il faudrait se dépêcher. Il haussa un sourcil. Pensait-elle que ça le dérangerait ?

Puis, elle s’alluma une cigarette, reposa le briquet sur la table. Etirant un sourire en coin, il sortit une cigarette de sa propre poche, emprunta le briquet de la demoiselle, ravi de l’insupporter encore. Il alluma avec une air d’habitude sa cigarette, puis reposa le briquet.

« Merci. »

Il haussa les sourcils brièvement, provocateur. Etouffant un rire narquois, il se retourna et alla chercher le dossier qui se trouvait toujours à l’opposé de l’entrée. Il revint avec, s’installa à une place d’intervalle de la demoiselle. Il manipulait ses dossiers, la cigarette au bout des lèvres, avec son air sérieux. Il ouvrit le premier dossier, sortit une série de photos prises à distance ou de plus près, par des sortes d’espions qui avaient été chargés de trouver des images de lui sous plusieurs angles. Il devait être facile à reconnaître. Le crâne un peu dégarni, un air sérieux toute la journée.

« Voilà le mec. Marc Johnson. C’est un homme d’affaire, il a 53 ans. Il est du genre agaçant, il a une garde constante qui l’entoure parce qu’il a fait pas mal de contrats important, et le contrat en cours est avec un type qui en connaît long sur notre réseau. Mais on ne sait pas qui c’est. Tu devineras pourquoi Tali fait appel à nous : cet homme en sait bien trop. Et on doit retrouver celui qui lui a donné toutes ces informations, savoir ce qu’il sait, etc. Il se peut que ce soit un élément de notre réseau, donc autant être le plus efficace possible. »

Il plongea ses yeux azurs dans ceux de la demoiselle, esquissant un léger sourire.

« Voilà le plan. »

Il marqua volontairement une pause, tirant sur la cigarette avant de souffler la fumée d’un air songeur.

« A 10h, tous les matins, il se rend à au café qui est au coin de la rue de Chapelet. »

Expliqua-t-il en lui montrant un plan.

« Sa garde constante l’attend dehors, il veut être tranquille pour boire son café. Il en profite pour lire les actualités, repérer un éventuel contrat. Tu n’y prêtes pas attention. Je m’occupe des gardes, je les éloigne, et je m’amuse un peu. Ils en oublieront leur homme d’affaire, tu peux me faire confiance. »

Il laissa apparaître sur ses lèvres un sourire joueur.

« Toi, tu t’occupes directement de l’homme. Tu l’abordes, tu fais ce que tu veux, en tout cas tu as 20 minutes pour agir. Tu te démerdes pour qu’il oublie ses gardes, et tu l’accompagnes chez lui. J’imagine qu’il faudra être convaincante, mais tu ne devrais pas avoir trop de mal, si ? »

Il haussa les sourcils d’un air interrogateur. Réprimant un sourire joueur, il reprit les explications.

« Une fois arrivés chez lui, tu repères là où il pose tous les documents qu’il regardait au café. C’est surement là qu’il planque tous les autres, donc repère bien. Puis, tu te démerdes pour me contacter, je te passerai un numéro : tu me dis où se trouvent les dossiers. Ensuite, tu t’occupes de lui, il faut qu’il ne se doute de rien. Moi, en attendant, je fouille sa maison et récupère le plus d’informations possible. Ton but est de me faire gagner du temps. »

Il marqua une pause, tirant encore sur sa cigarette. Il fronçait les sourcils, contrarié.

« Je ne vous dérangerai pas. »

Il ne fit aucune réflexion sur le boulot qu’elle devait effectuer, car l’idée de coucher avec un homme pour le travail le répugnait assez. Ressentait-elle un quelconque plaisir ?
Jason savait qu’il en aurait été incapable. S’il avait des rapports avec elle, son plaisir serait tout aussi important que le sien. Il chassa ces pensées de sa tête.

« Lorsque c’est finit, ou pendant, il faut qu’il soit immobilisé. Tali m’a dit que tu avais du talent, donc quand je débarque, ce serait bien qu’il soit attaché. Sinon, on se démerdera, mais bon... »

Il laissa entendre que ce serait plus aisé se cette manière. Elle pourrait faire croire à un jeu, lui mettre des menottes, qu’en savait-il ? C’était elle, qui devrait trouver comment faire.
Tournant la page d’un air pensif, il prit une nouvelle latte de sa cigarette, soufflant ensuite un long jet de fumée.

« A ce moment là, je prends les commandes. Tali tient à ce que ce soit moi qui l’interroge... à ma façon. J’aurai les informations des dossiers, et puis je crois savoir que je suis dans le réseau depuis un peu plus longtemps. Donc, tu fais une exception à tes habitudes : tu ne le butes pas quand t’as finit ! Je suis sensé enregistrer la conversation, pour avoir des preuves auprès de Tali, donc elle le saura si le plan n’est pas respecté. »

Il préféra insister sur ce point.

« Et puis, quand j’ai assez d’informations... Je te le laisse. Je ne voudrais pas te frustrer, tout de même... »

Il étira un sourire chargé de sous-entendus.

« Alors vu que j’ai fait mumuse avec quelques gardes, je te laisse t’éclater avec lui pour en finir. On aura notre temps, personne ne sera là pour nous déranger. »

Comme pour accentuer son argumentation, il écrasa avec lenteur sa cigarette sur un bout de carton qui avait été posé, par chance, juste à côté.
Levant ses yeux perçants vers la Sangsue, il fronça les sourcils.

« Des questions ? »

Elle avait adopté un air sérieux, laissant son penchant provocateur de côté, pour une fois. Elle parut seulement contrariée lorsqu’il montra sa répulsion pour le fait de coucher pour du travail. Cependant, il ne releva pas, préférant ne lancer aucun débat et donc éviter la confrontation.
Elle avait une question. Elle y avait réfléchit, mais l’avait finalement posée, sûre d’elle. Jason l’avait écoutée avec attention.

- Eh bien oui, une seule. Quel est son genre de fille?

Jason avait craint cette question. Evidemment, elle était obligée de lui poser cette question, précisément celle qu’il ne voulait pas entendre.
Tali l’avait renseigné sur ce point, mais Jason aurait espéré ne pas avoir à lui expliquer. Il grimaça légèrement, haussa les épaules.

« Hé bien, à ton avis, pourquoi est-ce qu’on a fait appel à toi ? »

Il était plutôt méprisant envers ce genre de personnes.
Jason n’avait jamais fait appel à une prostituée, étant donné qu’il n’avait vraiment pas besoin de ça pour mettre une fille dans son lit. A la limite de l’envisageable, il pouvait plus ou moins comprendre qu’un homme d’une cinquantaine d’année, plus réellement en forme pour séduire, et occupé à ses affaire, puisse faire appel à ces services. Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était les filles qu’il préférait pour ça.

« Il aime les jeunes. »

Il décida de rallumer une autre cigarette, apparemment ce ne serait pas ce qui dérangerait la Sangsue. Cette fois, il prit son propre briquet. Une fois la clope allumée, il replaça le briquet dans sa poche droite.

« En fait, il aime surtout les enfants. »

Jason ne pu réprimer un visage haineux. Un pédophile, voilà ce qu’était l’homme qu’ils devaient tuer. Rien que pour cette raison, Jason l’aurait bien achevé lui-même. Juste pour se dire qu’il y aurait un pédophile de moins sur cette maudite terre grâce à lui.
Jason était capable de tuer, même d’y prendre du plaisir, et de vouloir recommencer. Il avait été jusqu’à tuer son propre père. Jason était capable d’infliger d’insupportables tortures et d’en rire. Jason était capable de manipuler n’importe qui pour arriver à ses fins. Mais en aucun cas, en aucun cas il ne serait capable de mettre un enfant dans son lit.

« Habituellement, il les prend plus jeune que toi. Tu fais plus que ton âge, alors ne sois pas trop... provocatrice. Enfin, débrouille-toi, pour ça. »

Enfin, il ne pourrait lui dire comment faire. Elle se débrouillerait, et puis elle avait un physique largement avantageux et était capable d’obtenir à peu près n’importe qui. Il ne voulait pas l’imaginer en train d’aborder cet homme, encore moins l’imaginer au lit avec lui. Cette vision lui serait absolument désagréable. Tirant sur sa cigarette, il observa la jeune fille, sérieux. Son regard glissa sur ses lèvres, caressa sa joue, se plongea dans ses yeux.

« Il ne te dira pas non. »